Arnold Collard

Cueillette de petits fruits sauvages

Personne

Intérêt patrimonial

Arnold Collard cueille de la chicoutai, de l'airelle et d'autres petits fruits sauvages de la flore nord-côtière depuis 1948. Il a appris auprès de sa famille qu’il accompagnait lors des cueillettes des fruits consommés au cours de l’année par les Collard. Depuis, il perpétue cette tradition familiale.

Description de la pratique, du savoir ou du savoir-faire


La première cueillette de petits fruits sauvages est celle de la chicoutai ou plaquebière ou ronce petit-mûrier (rubus chamaemorus). La chicoutai est un petit fruit sauvage de couleur rouge orangée et au goût acidulé qu'on cueille à partir de la deuxième semaine de juillet. En général, la cueillette dans les îles débute 2 semaines plus tôt. La période de cueillette sur les plaines est d'une durée de 3 semaines. Un peu plus tard en saison, la cueillette des framboises débute. Celle-ci dure un mois. Ensuite, il y a les « berries », c'est-à-dire l'airelle qui est cueillie au début du mois de septembre. Ce fruit est moins fragile que la chicoutai et pousse dans les champs. Elle pousse en abondance à Natashquan. Arnold Collard fait de la cueillette pour sa consommation personnelle, pour ses amis et pour en vendre en petite quantité aux personnes âgées de la région. Dos au soleil, Arnold doit marcher de grandes distances pour cueillir ces petits fruits. Pour cueillir la chicoutai, il faut être chaussé de bottes de caoutchouc, car la ronce petit-mûrier pousse dans les tourbières et les forêts marécageuses. La cueillette nécessite des heures de marches dans ces zones. Les chicoutais brillent au soleil, ce qui facilite le repérage. Lorsqu'elles sont mûres, « elles tombent dans la main ». Les plus belles plaquebières poussent à proximité des boisés. Il n'est pas possible de prévoir d'une année à l'autre, les meilleurs endroits pour la cueillette. Les gens cueillent librement dans les plaines. On retrouve la chicoutai en abondance en Minganie et sur la Basse-Côte-Nord. Dans cette MRC, il y a un marché pour la vente de chicoutai à des fins commerciales. Des entreprises les achètent pour les transformer en produits du terroir : boissons alcoolisées, confiture, coulis, etc.


Apprentissage et transmission


Ce savoir (connaissance des cycles de production, de maturation, de la flore et des milieux naturels propices aux petits fruits) se transmet de génération en génération. Durant l'enfance d'Arnold Collard, la cueillette de petits fruits était une activité familiale. Il est le seul de la famille à avoir poursuivi cette tradition familiale. De nos jours, constate-t-il, les jeunes sont peu intéressés par cette pratique. Néanmoins, l'informateur croit qu'il y aura toujours de la cueillette individuelle. Cette pratique et ce savoir se transmettent toujours par la famille. La chicoutai n'est pas consommée par tous les Nord-côtois. Certains apprécient peu son goût acidulé.

Historique général


Arnold Collard est né à Natashquan en 1944. L'informateur déclare qu'il était très jeune lorsqu'il a commencé à cueillir avec ses parents. Il a commencé vers l'âge de 4 ans. Dans sa jeunesse, les chicoutais étaient cueillies à la main et l'on se rendait sur les sites à pied. À l'époque, il n'y avait pas de marché commercial pour ce petit fruit. Pendant une journée complète, la famille cueillait ce dont elle avait besoin pour sa consommation annuelle. En saison, Arnold Collard cueille des fruits au moins une fois par jour, sauf les jours de pluie. Il s'agit d'un passe-temps. Au cours des dernières années, Arnold Collard a constaté que la chicoutai se faisait plus rare en certains endroits. Pourtant, le nombre de cueilleurs n'augmente pas. Le climat intervient certainement dans la reproduction du fruit. On étudie présentement la possibilité de cultiver la chicoutai, tout comme on le fait pour les bleuets. On tente de développer des techniques de pollinisation afin d'améliorer le rendement. Arnold Collard dit avoir remarqué que, dans l'année suivant les premiers essais, les chicoutais étaient plus « grosses ».


Sources

  • Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Frédéric Hins et Francesca Désilets
  • Date d'entrevue : 2006-07-19
  • Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Francesca Désilets

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