Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel

Intérêt patrimonial

La guignolée est une initiative de la Saint-Vincent-de-Paul remontant au milieu du XIXe siècle ayant pour objectif de recueillir des denrées pour les moins nantis. Depuis, les médias et différents organismes de charités se sont joints à l'organisation de cette collecte. À Saint-Jean-Port-Joli, la tradition se perpétue depuis 1947 grâce à divers groupes dont les Chevaliers de Colomb, la Société Saint-Vincent-de-Paul et le groupe Richelieu.

Description de la forme d'expression

Chaque année, des bénévoles passent de porte-à-porte dans leur région pour collecter des denrées non périssables et de l’argent en vue de faire des paniers de Noël pour les moins nantis. La guignolée se prépare quelques semaines à l’avance pour s’assurer d’avoir un certain nombre de bénévoles et pour publiciser l’événement. Elle a lieu pendant une journée, deux semaines à dix jours avant Noël. Le nombre de participants varie selon le nombre de secteurs à couvrir. Généralement, il y a deux bénévoles par secteur. Le jour de la guignolée, les bénévoles forment des équipes et se divisent les secteurs de la municipalité. En voiture ou à pieds, selon la longueur du trajet, ils visitent tous les domiciles en s’annonçant parfois, comme à St-Jean-Port-Joli, avec la chanson « La guignolée » et une clochette. Les bénévoles portent une ceinture fléchée et son munis d'un bas rouge couvrant une cannette pour récolter de l'argent, dans le but d'être reconnaissable. À la fin de leur tournée, les équipes vont porter leur collecte à l’association en charge où sont comptés les dons.

Apprentissage et transmission

Certains bénévoles sont accompagnés de leurs enfants ou leurs petits-enfants, mais à Saint-Jean-Port-Joli, se sont surtout les mêmes personnes âgées qui passent la guignolée d'année en année.

Historique général

La guignolée, organisée tout d’abord par la Société Saint-Vincent-de-Paul, serait apparue pour la première fois au Québec dans les années 1861-1862. Le mot guignolée proviendrait d’un terme gaulois « Au gui l’an neuf », en parlant d’une plante sacrée utilisée par les druides. On la « courrait » la veille du jour de l’An, en passant à chaque porte et en chantant quelques passages de la chanson « La guignolée ». La guignolée est une quête, au même titre que la mi-carême ou l’Halloween, mais avec l’objectif de récolter des victuailles pour les donner aux gens moins nantis. Historiquement, la guignolée était passée en carriole et à pieds, mais maintenant, si les distances sont trop grandes, on prend la voiture. À certains endroits, comme à St-Jean-Port-Joli, on utilise encore la carriole tirée par des chevaux lorsqu’on doit passer la guignolée dans la tempête.
Aujourd’hui, la Société Saint-Vincent-de-Paul procède toujours à la guignolée. D’autres groupes, comme les Chevaliers de Colomb, la paroisse et les médias s’investissent aussidans la réalisation de cet événement. Même si les bénévoles récoltent toujours des vivres, le don d’argent est maintenant plus populaire. Des paniers de Noël sont élaborés avec la nourriture récolté. Parfois, des bons d'achats sont offerts.
À Saint-Jean-Port-Joli, la guignolée aurait commencé après la guerre, vers 1947, car on avait noté plusieurs cas de pauvreté dans la municipalité. Se serait un groupe de 15 à 20 hommes qui auraient commencé à passer la guignolée pendant environ cinq ans. La guignolée se déroulait de Noël jusqu'à la fête des Rois. Ce groupe l'a fait pendant 5 ans. Par la suite, cette pratique a été reprise en 1963 par le groupe Richelieu, et ce jusqu’à ce qu’ils manquent de bénévoles. Se sont alors les Chevaliers de Colomb qui ont pris le relais. Aujourd’hui, la Société Saint-Vincent-de-Paul et les Chevaliers de Colomb organisent conjointement la guignolée de Saint-Jean-Port-Joli.

Documentation

« Guignolée », Encyclopédie de l’Agora [En ligne], http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Guignolee

Sources

• Nom du facilitateur ou des facilitateurs : 0h21m41
• Date d'entrevue : 2009-12-13
• Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Marjolaine Boutin