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Intérêt patrimonial
Alexis Weizineau pratique l'artisanat de quelques objets symboliques provenant des traditions des Autochtones d'Amérique du Nord. Ses savoir-faire lui ont été transmis par les membres de sa famille dans l'environnement contextuel qu'est la forêt, comme ce fût le cas pour ses ancêtres. Il connaît la valeur symbolique des matériaux utilisés et les usages de ces objets.
Description de la pratique, du savoir ou du savoir-faire
Alexis Weizineau fabrique des tambours, des calumets et des bijoux amérindiens. Les tambours sont confectionnés à partir de peau d'ours, prélevée à l’aide d’un couteau artisanal, le mokodagen ou « couteau croche », avec lequel il retire les poils et la graisse. De ce travail, il ne conserve que le cuir et la graisse, cette dernière étant consommée pour sa richesse en protéines. Il lave ensuite la peau en la laissant tremper dans un mélange d’eau chaude et de savon pendant une période de deux jours. Cette opération rend le cuir plus souple. La peau est ensuite retirée du bassin et tendue sur le tambour grâce à des cordes de babiche. Alexis Weizineau enfile ces lanières de cuir dans les trous percés dans la peau à l’aide d’un poinçon et la peau sèchera tendue ainsi sur le cadre. Le cerceau du tambour est fabriqué à partir de bois de bouleau ou de frêne qu’il recueille lui-même et qu’il plie aussitôt alors qu’il est encore frais et malléable. Le bois sec peut aussi être utilisé à condition de le tremper dans l’eau chaude pour lui redonner sa souplesse. Il décore parfois lui-même ses tambours de motifs simples, comme des plumes, des soleils ou des animaux ou offre le travail à un ami artiste.
Il fabrique aussi des calumets à partir de panaches de cervidés, de bois de cèdre ou de bouleau à l’aide du mokodagen et les décore de gravures. Il utilise les outils électriques uniquement pour le perçage. Il fabrique des bagues avec le panache d’orignal ou de wapiti, ainsi que des lances, destinées à la décoration. De même que pour les calumets, il embellit ses œuvres par la gravure.
Alexis Weizineau pratique l'artisanat tout au long de l'année et arrive à subvenir de son art en vendant son ouvrage majoritairement lors de pow-wow, de festivals ou d’ateliers de démonstration où il est invité. Il participe d'ailleurs au Festival Présence Autochtone depuis 2001.
Apprentissage et transmission
Le père d’Alexis, Guillaume Weizineau, lui a appris le tannage à l’âge de quinze ans. Ses parents ne pratiquaient pas d’autre type d’artisanat, et il a surtout appris à fabriquer des objets auprès de son oncle, Sauterre Denis Damee qui travaillait l’écorce. Alexis Weizineau s’est donc d’abord introduit au travail de l’écorce avant de parfaire son art à travers d'autres types de sculpture. Il a à son tour enseigné ses techniques à son fils, Eran Scott Mienscum, qui travaille actuellement dans le domaine informatique.
Ses présentations et son enseignement sont multiples : il a présenté son savoir-faire à des jeunes du Centre d'Amitié Autochtone de Val-d’Or qui participent à ses ateliers. Il a aussi donné une conférence sur l'artisanat à l’Université de Val-d’Or où a été mis en place un programme de Service pour les Premières Nations. Enfin, il a été invité en France pour une exposition. Sa biographie, diffusée via des publications autochtones, l’a aidé à être mieux connu, ce qui l’a emmené à apparaître dans une émission jeunesse pour une chaine autochtone où il montrait comment réaliser un hochet. Les démonstrations de ses techniques et la vente d'objets artisanaux culturels lors d'événement tels que des festivals et pow-wows lui permettent de faire connaître certains objets symboliques de sa culture.
Historique général
Alexis Weizineau est Attikamek, provenant de la communauté d’Obedjiwan. Il est marié à Élisabeth Mienscum, qui travaille le perlage qu’elle a appris de sa mère, Charlotte Wapachee. Sa femme fait également de la broderie et fabrique des boucles d’oreille et des bracelets qu'elle vend avec son mari lors d'évènements spéciaux.