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Intérêt patrimonial
La chasse au béluga est un mode traditionnel d’acquisition de nourriture des peuples inuits. Cette pratique se transmet depuis plusieurs générations au sein du milieu familial et au contact des ainés de la communauté.
Description de la pratique, du savoir ou du savoir-faire
À l'été, les bélugas entreprennent leur migration d'automne dans le détroit d'Hudson. Au mois d'octobre, les chasseurs de bélugas, dont fait partie Aliva Tulugak, s'embarquent pour un voyage de deux à quatre semaines dans le détroit d'Hudson à 12 km au large de Ivujivik. Les chasseurs possèdent une connaissance approfondie des eaux et des lieux où se trouvent les bélugas, cette connaissance est transmise par les aînés. Le béluga est chassé avec des harpons qui sont fixés à un flotteur (« avataq »). Lorsque la pointe du harpon ne provoque pas la mort du mammifère marin sur-le-champ, les chasseurs emploient alors un fusil. Le béluga est transporté à l'intérieur du bateau et dépecé. La viande, la graisse et la peau des prises sont distribuées à l'ensemble de la communauté de Puvirnituq où il y a un garde-manger communautaire. Toutes les parties du mammifère marin sont utilisées conformément au mode de vie des Inuits. À l'exception des pointes de harpon qui sont réalisées à Puvirnituq, l'ensemble du matériel de chasse provient du Sud. Les chasseurs ont recourt à un bateau de pêche avec harpons, flotteurs, ancre, cordage et cabine de capitaine pour naviguer.
Apprentissage et transmission
Alors qu'il était enfant, Aliva Tulugak a suivi son père dans les expéditions de chasse au béluga. À l'âge de 28 ans, il maîtrisait l'art de la chasse au béluga et possédait sa propre embarcation. Aliva Tulugak a appris à chasser en participant aux expéditions de chasse du camp de chasseur où il est né. Par la suite, il a accompagné des aînés sur l'eau pour que ceux-ci lui transmettent leurs connaissances nautiques. Aliva Tulugak emploie six à sept chasseurs de bélugas sur son bateau à chacune des expéditions. Les plus jeunes sont formés par contact direct à la pratique de la chasse.
Historique général
Pour survivre au Nunavik, les Inuits ont dû chasser et pêcher pour s'alimenter : l'élevage d'animaux ou les activités agricoles étant impossibles à mener considérant la nature et les conditions climatiques de leur territoire. Depuis 3000 ans, les chasseurs de l'Arctique pratiquent la chasse au béluga. Aujourd'hui, en bateau plutôt qu'en kayak. Cette activité de survie participe au mode de vie traditionnelle des Inuits au même titre que la chasse au phoque ou au caribou. La viande, la graisse et la peau du mammifère marin entrent dans la confection de nombreux produits alimentaires et non alimentaires. Bien que les coopératives dans les villages fournissent aujourd'hui nombre de denrées importées du Sud, les Inuits continuent à pratiquer la chasse et la pêche et ainsi à consommer les ressources propres à leur territoire et à leur culture. Aliva Tulugak est né dans un camp de chasseurs de bélugas à Kangirsujuak. Aujourd'hui, il est un chasseur et un propriétaire de bateau réputé dans la communauté de Puvirnituq. Entre autres, il participe durant l'été aux camps d'aînés dans la toundra afin de revivre et de transmettre les coutumes et les modes de vie traditionnels inuits. La chasse au béluga se pratique sur des bateaux de pêche de moyennes dimensions plutôt qu'à l'intérieur de kayak comme c'était le cas autrefois. La chasse au béluga est en partie contrôlée par Pêches et Océans Canada (lieux de pêche, quotas, etc.). Toutefois, et ce depuis les années 1980, des rencontres de travail sont organisées avec des organismes inuits tels Makivik et l'Administration régionale Kativik afin de favoriser la protection de la faune et les intérêts des chasseurs et des communautés inuites.