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Intérêt patrimonial
La sculpture sur panache découle de la pratique de la chasse constituant un patrimoine important chez les Autochtones. Lorsqu'un chevreuil ou un caribou est abattu, la tradition veut que son panache soit conservé afin d'être sculpté et de préserver l'esprit de l'animal. On fait de même avec les ossements des animaux abattus. Allen Grégoire et sa femme Johanne Blacksmith pratique l'artisanat à partir de matières premières telles que les bois de cervidés, le cuir et autres matières décoratives. Les figures sculptées sur les objets créés représentent des symboles de la mythologie amérindiennes qui sont liés à des caractères ou des personnages auxquels s'identifient parfois le propriétaire ou l'artisan de l'objet artisanal.
Description de la pratique, du savoir ou du savoir-faire
Allen Grégoire est, depuis près de 25 ans, sculpteur du monde animalier, puisant son inspiration dans la mythologie amérindienne. Il travaille principalement le bois et les os du caribou et prélève ses matières premières lors d'activités de chasse de lui ou d'autres connaissances, qui lui apportent des panaches, poils et peaux d'orignaux. Il travaille ses oeuvres avec le traditionnel "couteau croche" aiguisé à la lime, à la manière de ses ancêtres.
Sa femme, Johanne Blacksmith, se spécialise surtout dans le travail du cuir et la broderie, ainsi que le perlage, et privilégie spécialement la thématique des fleurs montagnaises, aux motifs symétriques. De plus, elle veille à la décoration et à la finition des pièces fabriquées par son mari.
Le couple fabrique des tomahawks pour enfants, des calumets, différents bijoux, dont des pendentifs d'animaux et des totems. Allen Grégoire imagine lui-même ses bijoux, ayant plus de deux cents pièces différentes inspirées de techniques traditionnelles. Il réalise des oeuvres sculptées sur commande uniquement et reçoit sa clientèle chez lui pour ce type d'oeuvre. Le couple vend ses oeuvres lors d'évènements spéciaux dans un kiosque d'artisanat. Depuis 4 ans, Johanne travaille avec son mari dans une boutique d’artisanat nommée « Le Tipi ». La clientèle est de provenance européenne lorsqu'il s'agit de commande de sculpture, dont le réseau s'est développé dans sa communauté, tandis que la vente de bijoux et de petits objets attire plus spécifiquement la clientèle féminine et les enfants lors d'événements.
Apprentissage et transmission
Allen Grégoire est initié à l’artisanat vers l’âge de sept ans par sa mère, Clémentine, qui tenait à l'époque un atelier de couture. Ses premières pièces ont été des mocassins. Vers l'âge de douze ans, il est attiré par les panaches de caribou que rapporte son père de la chasse et le regarde aiguiser ses couteaux avec une lime. Il utilisera d'ailleurs ce type de couteau dans son artisanat par la suite. De son côté, Johanne Blacksmith a débuté la pratique de l’artisanat à l’âge de dix-sept ans. C’est une dame de sa communauté, Marie-Rose Manicouch, qui l’a initiée à la fabrication de mocassins et à la broderie. Elle a ensuite appris l'art du perlage pour décorer les objets de façon autodidacte.
Allen Grégoire souhaite transmettre sa passion à son fils, mais attend que ce dernier développe de lui-même un intérêt pour ce type de créations. Il souhaite offrir des cours d’artisanat, comme le fait à l'occasion son épouse à la saison estivale avec la broderie.
Historique général
Allen Grégoire, de la nation Naskapie, est natif de la communauté Newasha, près de Sept-Îles. Johanne Blacksmith appartient quant à elle à la nation Crie.