Classé sous
Intérêt patrimonial
André Gauthier, bûcheron, a recourt aux chevaux, comme son père et son grand-père auparavant, pour effectuer le transport du bois hors de la forêt. Il transmet à son tour ses savoirs sur le cheval comme animal de trait à ses neveux. Ceux-ci font partie de la quatrième génération de Gauthier familiarisée avec ce savoir-faire.
Description de la pratique, du savoir ou du savoir-faire
André Gauthier, originaire de Saint-Nazaire, exerce le métier de bûcheron. À l'automne, il bûche le bois, le débite en billots de douze et huit pieds et l'empile. À l'hiver, il est possible de bûcher un peu, mais il va surtout dans la forêt avec les chevaux et les traîneaux pour transporter le bois coupé et l'amener près des chemins. Ce sont ensuite les camions qui l'emmènent à l'usine. André Gauthier et sa conjointe dressent des petits chevaux, des Percherons, la race de cheval de trait la plus répandue. Les bûcherons d'expérience peuvent sélectionner les arbres à abattre. Les arbres adultes dont le cœur commence à être attaqué par la moisissure risquent d'être atteints par la foudre, ils doivent donc être abattus. Les petits arbres ne sont pas coupés. Le principal obstacle qui peut freiner le travail de bûcheron est le vent, qui risque de provoquer la chute incontrôlée des arbres. Le lot où il travaille appartient à la Scierie Martel. Les propriétaires de la scierie préfèrent éviter l’usage de machines pour la coupe et le transport du bois. André Gauthier bûche le bois sur ce lot. Il est rémunéré au mètre cube de bois, selon ce qui s'appelait anciennement une corde de 4 pieds de haut sur 4 pieds de large sur 8 pieds de long. Une corde de quatre pieds équivaut à 2,41 mètres cubes. Sur le chantier, il a construit un petit camp dont il se sert de la même manière que ses parents et grands-parents le faisaient. Équipé d'un poêle à bois, il peut y dormir et s'abriter. Selon André Gauthier, on choisit de devenir bûcheron « parce qu'on aime la nature et l'odeur des arbres ».
Apprentissage et transmission
Être bûcheron en se servant de chevaux est un rêve d'enfance d’André Gauthier. Il menait des chevaux à l'âge de dix ans, alors que son père et son grand-père étaient bûcherons. Il a appris jeune à travailler physiquement et à être en contact avec la nature et les animaux. Il avait 17 ans lorsqu’il a fait un premier chantier avec les chevaux à la Rivière Alain. Puis, la récolte du bois s'est mécanisée dans les années 1980. Il a alors travaillé pour Abitibi Price avec la machinerie. Malgré ce changement, il dresse les chevaux pour le travail en milieu forestier et effectue ce métier en ayant recourt à ses animaux. Des neveux aident et apprennent par le fait même les rudiments du métier durant l'été. Pour eux, c'est un agrément. L'hiver, ce sont d'autres travailleurs qui l'aident. Il a aussi appris à sa conjointe à s'occuper et à dresser des chevaux.
Historique général
Avec l'arrivée de l'automobile, des tracteurs et autres véhicules motorisés, nombreux ont remplacé les chevaux de trait par ces innovations. La population chevaline diminue. Au cours des années 1950 et 1960, rares sont les individus ayant recourt à la traction chevaline. De nos jours, les chevaux sont principalement utilisés pour les loisirs et les sports équestres. Le travail de bois avec les chevaux permet de préserver davantage la nature. Au Lac-Saint-Jean, très peu de gens travaillent avec les chevaux. Certains ont recourt à la fois aux machines ou aux bêtes. Toutefois, André Gauthier considère qu’il est préférable de choisir l'un ou l'autre. Auparavant, il utilisait le cheval canadien, un animal de trait couramment utilisé au Québec (Voir fiche sur le cheval canadien). Maintenant, il opte pour une race chevaline, le Percheron. Les outils utilisés pour la coupe du bois ont aussi changé au fil des années. Les parents d’André Gauthier travaillaient à la sciotte (scies à main). Pour sa part, il utilise des scies mécaniques. La rapidité d’exécution avec cette technologie rend impensable de nos jours de travailler aussi lentement qu'on le faisait autrefois, à une époque où les plus forts étaient envoyés dans le bois pour faire des travaux plus difficiles.